Apprendre à vivre au moment présent

Les individus et les familles peuvent pratiquer la pleine conscience comme une autothérapie ou des autosoins, c’est-à-dire une thérapie faite par soi-même pour améliorer son bien-être⁵⁷. Notamment, les parents sont encouragés, dans le contexte de la pandémie, à pratiquer la pleine conscience plusieurs fois par jour lorsqu’ils se sentent stressés afin de prendre conscience de leurs pensées et du besoin de ralentir⁵⁸. Par exemple :  

• En pratiquant le yoga^30,59. Plusieurs studios ont développé une offre de cours en ligne en ajustement à la COVID-19. 
• En pratiquant la relaxation et la méditation^30,59, dont la méditation de l’amour bienveillant qui consiste à orienter les émotions positives comme le bonheur, la tendresse et la compassion vers soi et vers les autres⁶⁰. L’apprentissage de l’impermanence des pensées accroît la tolérance au stress et la réinterprétation des émotions négatives, ce qui renforce la résilience⁶⁰. Plusieurs séances de méditations sont offertes en ligne. 
• En prenant une marche et en étant attentif à l’environnement qui nous entoure⁴⁹. 
• En s’alimentant sans distraction audiovisuelle (par ex. télévision ou autres écrans), et en portant attention à la nourriture consommée et aux différentes sensations que cela procure⁴⁹. 
• En parlant à un ami en personne et en l’écoutant sans jugement^49. 
• En prenant une minute pour s’asseoir et se concentrer sur les sensations de sa respiration dans son corps⁴⁹. 

Les communautés et les municipalités peuvent proposer une offre de cours de yoga, de taï-chi, de méditation et de relaxation accessibles pour les citoyens. Les différentes organisations communautaires, milieux de travail et entreprises peuvent aussi contribuer en intégrant des cours sur la pleine conscience soutenant cette approche à l’intérieur de leurs établissements. Ces cours, offerts en personne ou en ligne, permettent aux personnes qui s’engagent dans ces pratiques souvent très brèves, de se réunir, de créer un sentiment d’appartenance et d’atténuer les effets négatifs de l’isolement social lié au contexte de la pandémie⁴⁷.

En milieu scolaire, la pratique de la pleine conscience peut devenir un outil pour le personnel et les élèves ⁴⁴. Elle fait partie d’une approche cognitivo-comportementale en établissement primaire ou secondaire afin de favoriser le rétablissement à la suite d’un traumatisme ⁴⁴. Les enseignants peuvent se familiariser avec la théorie et les techniques de base puis les présenter à leurs élèves en enseignant les relations entre le corps, les pensées, les émotions et les comportements⁴⁴. Ils peuvent aussi utiliser la pleine conscience pour parler de la résilience, de la maîtrise de soi et de la santé mentale positive⁴⁴.

Des espaces tranquilles peuvent être aménagés dans l’école où les élèves peuvent prendre le temps de respirer calmement (voir Projet Strong, 2017, cité dans ⁴⁴). Des cours de yoga peuvent aussi être intégrés à l’école⁴³.

La pratique de la pleine conscience est plus efficace lorsqu’elle est utilisée à l’échelle de l’école entière⁴⁴. Les élèves ont besoin de l’exercer régulièrement et sur une longue période pour développer et adopter de nouvelles habiletés. Les stratégies enseignées peuvent ensuite être utilisées comme outils personnels par les enfants pour se calmer en classe, dans la cour de récréation et à la maison (voir Projet Strong, 2017 cité dans ⁴⁴).

Les établissements du réseau de la santé et des services sociaux devraient faciliter les interventions basées sur la pleine conscience auprès des employés du réseau et de la population afin de promouvoir la santé mentale et prévenir l’épuisement professionnel chez les travailleurs de la santé²².

Les professionnels spécialisés en santé mentale peuvent aussi aider à la pratique de la pleine conscience :

• Enseignant la méditation aux professionnels de la santé et des services sociaux⁵⁷ et en la mettant en pratique pour diminuer le stress et la fatigue professionnelle⁶¹.
• En l’intégrant dans différentes psychothérapies spécialisées⁶². La pratique de la pleine conscience peut notamment être une composante d’une thérapie cognitivo-comportementale axée sur le traumatisme (voir fiche concernant cette thérapie spécialisée) qui favorise la relaxation, la réduction des manifestations physiologiques du stress et du trouble de stress post-traumatique chez les enfants, les adolescents et leurs parents⁴⁵.