CULTIVER ET PROMOUVOIR UNE SANTE MENTALE POSITIVE

Les individus et les familles peuvent favoriser la santé mentale positive au quotidien en temps de pandémie^19,25,27-34:

• Bien s’informer avec des sources fiables et objectives en évitant une exposition excessive aux médias.
• Planifier des activités quotidiennes variées et stimulantes afin de trouver des façons d’apprécier la vie malgré la pandémie.
• Pratiquer des activités physiques* en contexte individuel, en ligne ou avec les gens de son entourage tout en respectant les consignes de distanciation sociale et de regroupement en vigueur.
• Pratiquer des exercices cognitifs, par exemple faire des casse-têtes, jouer aux cartes, faire des mots-croisés, jouer au sudoku, au scrabble, etc.
• Prendre des nouvelles de ses proches.
• Identifiez les occasions de partager et de valoriser les récits positifs et porteurs d’espoir et les images positives de personnes qui ont été touchées par le COVID-19 autour de soi.
• Être ouvert aux changements dans sa situation de vie.
• Organiser un repas ou des activités communautaires tout en respectant les consignes de distanciation sociale et de regroupement en vigueur.
• Initier et prendre part à des groupes de loisirs ou suivre des cours, en personne si possible ou en ligne.
• Participer à un groupe de soutien (peut être un groupe virtuel).
• S’alimenter convenablement.
• Diminuer la consommation de stimulants (caféine, boissons sucrées ou énergisantes, chocolat).
• Adopter une bonne hygiène de sommeil.
• Réduire ou arrêter la consommation d’alcool, de drogues ou de tabac ou viser une réduction des conséquences négatives et des risques associés à l’usage de drogues et autres substances (approche de réduction des méfaits^35-37).

*Les restrictions sanitaires en contexte de pandémie peuvent engendrer des ajustements dans les pratiques de loisirs et de sports des personnes pouvant les amener à s’entraîner davantage seul ou en ligne (ex. en raison de la fermeture temporaire des installations sportives et des limites d’accès lors de leur réouverture).

Les organisations communautaires et les municipalités peuvent soutenir les actions des individus et des familles favorisant la santé mentale positive en travaillant à offrir des lieux sécuritaires et propices à l’adoption de saines habitudes de vie. Par exemple, l’aménagement d’espaces extérieurs ou intérieurs pouvant s’adapter aux mesures sanitaires prescrites et demeurer accessibles même en contexte de deuxième vague et de reconfinement, l’accès à des aliments variés et de qualité à proximité, à des logements décents et abordables, à des services de transport en commun permettant à tous de se déplacer pour réduire l’isolement social et l’accès à des ressources communautaires favorisant la réponse à leurs besoins et leur épanouissement³⁸.

L’aménagement du territoire et de ses usages variés, la qualité des milieux bâtis et la protection des milieux naturels sont aussi des facteurs qui ont des impacts sur la santé et le niveau de bien-être d’une communauté³⁸.

Les organismes communautaires peuvent aussi intégrer les éléments de la santé mentale positive à travers leurs différentes activités ou interventions telles que les suivis individuels et les rencontres de groupes. Il importe de mettre l'accent sur la force et le potentiel des communautés plutôt que sur leurs faiblesses et leurs vulnérabilités. Les grands principes psychosociaux tels que l'espoir, la sécurité, le calme, le lien social et l'efficacité individuelle et collective devraient être ancrés dans toute intervention ^30.

Les milieux scolaires, primaires et secondaires sont également des endroits privilégiés pour promouvoir la santé mentale positive des élèves qui y passent généralement plus de six heures par jour, 180 jours par année. Les éléments reconnus comme de bonnes pratiques en ce sens sont³⁹:

• Faciliter les liens entre les élèves, l’école et la communauté en créant des moments de rencontres et en initiant des activités mobilisatrices qui respectent les mesures de santé publique en vigueur.
• Promouvoir l’inclusion et la coopération dans la classe.
• Créer des occasions pour permettre aux élèves d’apprécier les diversités dans la classe et les différents points de vue.
• Intégrer des activités qui valorisent les diversités culturelles en permettant aux élèves d’accroître leurs connaissances des différentes cultures de leurs camarades. Par exemple, inviter les parents d’un élève à venir présenter leur pays d’origine et leurs coutumes.
• Explorer avec les élèves leurs forces et leurs intérêts.
• Créer des échanges école-maison constructifs.
• Appliquer des politiques de discipline qui aident l’élève à se rétablir.
• Offrir du perfectionnement professionnel au personnel en matière de santé mentale positive.

Les différents acteurs du système de santé et de services sociaux peuvent aussi contribuer à favoriser la santé mentale positive des populations par des activités de promotion de la santé mentale visant à protéger le bien-être mental des personnes, qu’elles soient atteintes ou non de maladies mentales⁴⁰. La promotion devrait aussi être mise de l’avant dans les milieux et environnements quotidiens où vivent les gens : à la maison, à l’école, au travail et dans la communauté^21,26.

Le fait d’encourager et de soutenir la participation des membres de la communauté, tenir compte des besoins locaux et des inégalités sociales au niveau de la santé mentale et l’accès aux services, notamment par la mise en place de politiques publiques visant à réduire ces inégalités, peut aussi devenir une stratégie de promotion de la santé mentale positive⁴¹.

Certains facteurs personnels et environnementaux peuvent également avoir une influence positive sur la santé mentale, par exemple : la possibilité de « vivre dans une collectivité sans violence où les gens sont accommodants et bienveillants, avoir des relations saines et stimulantes qui aident à l'établissement de relations d'attachement enrichissantes, vivre dans un logement propre et bien entretenu, poursuivre des études et avoir un emploi stable» ²⁷.