Écouter et aider les enfants et les jeunes à retrouver leur bien-être psychologique

Les enfants et les jeunes peuvent mieux faire face à la situation lorsqu’ils comprennent ce qui se passe et ce qu’ils peuvent faire. Pour ce :

• Parler de la Covid-19 avec les enfants en donnant des informations honnêtes, simples et adaptées à leurs âges.
• Répondre à leurs questions. Demander aux enfants et aux jeunes ce qu’ils savent déjà, quelles sont leurs questions et leurs préoccupations? Utiliser ces informations pour guider la conversation.
• Demander l’opinion des enfants et des jeunes. S’ils n’ont pas de question, ne pas insister. Ils seront peut-être plus à l’aise d’en parler plus tard.
• Tenir compte que la capacité d’intégrer des informations peut être diminuée en période de crise.
• Les écouter et leur parler, même si leurs propos sont répétitifs par rapport à l’événement.
• Permettez-leur d’exprimer leurs sentiments désagréables dans un climat sécurisant et compréhensif, cela peut aider à les apaiser.
• Aidez-les à trouver des moyens positifs pour s’exprimer. Par exemple, un jeu ou dessin peut aider à l’expression de la peur et de la tristesse.
• Si l’enfant est assez grand pour discuter, partager quelques-uns de ses sentiments avec lui en lui disant comment vous faites pour vous aider. Par exemple :

« Je me sens très triste et en colère aussi, mais quand j’en parle avec ma sœur ou quand je vais marcher, ça m’aide à me sentir mieux. »

• Mettre de l’avant les forces, l’espoir et la positivité. Encourager les enfants et les jeunes à nommer leurs forces, à nommer les vôtres et celles de leur fratrie et de leurs proches qui aideront la famille à traverser cette épreuve.
• Les rassurer et leur dire que plusieurs personnes travaillent ensemble et que tous les efforts sont mis pour assurer leur sécurité. Identifier avec eux les étapes et actions qui ont été posées pour la sécurité de la famille. Donner l’information juste par rapport à des rumeurs entendues. Leur dire qu’il est normal d’être inquiet quand un événement majeur arrive.
• Souligner les aspects positifs observés au quotidien, par exemple en dessinant des histoires de partage et d’entraide.

Tous les enfants et les jeunes ne réagissent pas de la même façon. Il faut être attentifs aux changements de comportement. Voici quelques réactions courantes qui tendent généralement à diminuer avec le temps et du réconfort. 

• Ils s’inquiètent pour leur sécurité et celle des autres. Ils ont peur qu’une pandémie frappe à nouveau. Ils sont très stressés par des éléments qui rappellent la pandémie.
• Ils parlent très souvent de l’événement. Les plus jeunes enfants peuvent même l’imiter.
• Ils ont peur d’être séparés de leur famille et manifestent des besoins d’être en la présence de leurs parents.
• Leurs comportements peuvent changer ou régresser. Par exemple, certains peuvent recommencer à faire pipi au lit, parler en bébé, ne plus vouloir dormir seul, avoir peur du noir, pleurer beaucoup, faire des crises de colère, être agité, avoir de la difficulté à être attentif, être de mauvaise humeur, s’isoler, avoir moins envie d’interagir avec leurs amis ou de faire des activités familiales.
• Ils peuvent exprimer des douleurs physiques (ex. mal à la tête ou au ventre).
• Leur appétit peut changer.
• Ils peuvent être moins performants dans leurs travaux scolaires.

Plusieurs actions peuvent aider à l’adaptation des enfants et des jeunes. Par exemple :

• Privilégier rapidement un environnement calme et sécuritaire. Les enfants devraient rester avec leur famille, sauf pour des raisons de traitement et de prévention de la contagion.
• Reprendre une routine dès que possible, les enfants fonctionnent mieux lorsqu’ils savent à quoi s’attendre (heure des repas, heure du coucher).
• Si les enfants restent à la maison, leur proposer des activités d’apprentissage stimulantes adaptées à leur âge. Les encourager autant que possible à continuer d’interagir et de jouer avec les autres personnes, même si ces personnes sont les membres de la famille proche en contexte de confinement.
• Intégrer au quotidien des habitudes d’hygiène préventives, par exemple réciter une comptine pendant le lavage des mains.
• Structurer les journées en fonction des facteurs suivants : l’activité physique en famille, le temps d’inactivité ou temps passé devant les écrans, l’alimentation et le sommeil.
• Maintenir des contacts virtuels réguliers entre les enfants et les adultes significatifs de leur entourage desquels ils sont physiquement éloignés.
• Limiter leur exposition aux différentes sources de médias, dont les médias sociaux, qui parlent de la pandémie (télévision, internet, radio, journaux, etc.). Trop d’informations et certaines images pourraient les bouleverser.
• Diminuer les attentes de performance à l’école et à la maison temporairement.
• Accorder plus de temps et d’attention s’ils ont peur de dormir seul. Leur permettre de dormir dans votre chambre temporairement.
• S’amuser avec eux. Les encourager à s’exprimer en jouant ou en dessinant, notamment par rapport aux choses qui ont changé ou aux pertes vécues. Les rires peuvent aider au rétablissement. Par exemple, faire une activité familiale ou raconter leur histoire préférée après avoir parlé de la pandémie. Cela pourra les aider à se sentir plus calme et en sécurité.
• Donner l’exemple en prenant soin de vous et de votre santé. Il devient ensuite plus facile de prendre soin d’eux.
• Identifier un adulte attentif et sensible aux besoins des enfants pouvant prendre la relève au besoin ou en cas de situation imprévue (ex. repos, maladie).
• Maintenir vos liens sociaux avec les personnes significatives tout en respectant la distanciation physique.
• Partager des informations sur leur comportement avec leur éducateur, leur professeur ou les autres adultes qui l’entourent pour travailler en équipe avec eux, même à distance.
• Si possible et sécuritaire, trouver des façons d’impliquer les jeunes dans la communauté, cela pourrait être bénéfique pour leur santé mentale et leur attachement à la communauté locale tout en favorisant l’entraide.
• Faire preuve de patience, le retour à la normale peut prendre du temps.

Si les réactions de l’enfant ou l’adolescent persistent et ne diminuent pas avec le temps ou si les parents ou les personnes qui sont responsables sont inquiets pour lui, demander l’aide d’un professionnel de la santé ou des services sociaux.

De plus, il est important de demeurer à l’écoute de ses propres besoins en tant que parent. Pour pouvoir aider son enfant, il se peut que le parent ait d’abord besoin d’un soutien pour lui-même⁵⁶ ou d’aide pour répondre aux besoins de base de la famille avant d’être disposé à se préoccuper du développement et du bien-être des enfants⁵. Ce soutien peut prendre différentes formes selon la situation et les besoins. Toutefois, si le parent s’inquiète de sa situation personnelle, il doit demander de l’aide en consultant les services Info-Santé et Info-Social (composer le 811), en parlant avec un intervenant psychosocial ou à une ressource à laquelle il est possible d’avoir accès rapidement (ex. médecin de famille, infirmière, travailleur social du CLSC ou du GMF, organisme communautaire famille du secteur).